15/03/2020
A tè, l'amicu caru, oghji sparitu, chi sè sempri indi u cori meu. "L'acra lingua di i morti si ripiglia sempri indi una prumessa di vazzina." Andrée Chedid
.
Paisani in anda pà a fiera di u Niolu. LC Canniccioni v 1910
16/03/20
15/03/20
Lancieri
Pinsava e m'arricordava.
Partivani lanci in mani, a matina à bon'ora. C'era un certu Don Cervante, lancieru spagnolu, persu à mezu, stu scumbugliulu, sta scimità (faciva u muratori in Tulusa). Sempri u prima à parta, fù l'ultimu à mora.
Partivani lanci in mani, a matina à bon'ora. C'era un certu Don Cervante, lancieru spagnolu, persu à mezu, stu scumbugliulu, sta scimità (faciva u muratori in Tulusa). Sempri u prima à parta, fù l'ultimu à mora.
Fotò Jean-Baptiste Tournassoud
tulrohaun
tulrohaun
14/03/20
Samaritaine (4)
"Ce soir, vous êtes venue me voir en rêve. Vous étiez à la Samaritaine, séparée de l'infâme Brulelliot (lui avait été versé dans la police, (mais j'avoue que ses tergifications (sic) ne m'intéressaient guère)).
Vous étiez au rayon chaussures, rayonnante, vêtue de rouge, comme souvent.
Alexia, votre douce confidente se tenait près de vous. Vous sembliez très intéressées par une paire de bottines blanches de la nouvelle collection.
Je me suis approché de vous, ai étendu la main pour vous toucher le bras et là, vous vous êtes évaporée.
Je lis cela comme un signe. Demain j'irai voir Alexia au magasin, peut-être pourra-t-elle me donner des nouvelles de vous ? Je ne céderai pas. "
Vous étiez au rayon chaussures, rayonnante, vêtue de rouge, comme souvent.
Alexia, votre douce confidente se tenait près de vous. Vous sembliez très intéressées par une paire de bottines blanches de la nouvelle collection.
Je me suis approché de vous, ai étendu la main pour vous toucher le bras et là, vous vous êtes évaporée.
Je lis cela comme un signe. Demain j'irai voir Alexia au magasin, peut-être pourra-t-elle me donner des nouvelles de vous ? Je ne céderai pas. "
Da gallica, BNF
12/03/20
À C. (41)
Mi n'invengu e u vidiva cantà i sò canti furesteri, à Lejean:
"Au fond d'un gourbi clair,
Je te disais je t'aime
Pauvre fou,
Brûlé jusque-s-aux chairs.
La, la, la, la, la, la..."
Ridivami, era ridiculu. Ci vuliva à senta i brioni: "Lejean capitaine, Lejean capitaine!" (Tandu era simplici tinenti).
"Au fond d'un gourbi clair,
Je te disais je t'aime
Pauvre fou,
Brûlé jusque-s-aux chairs.
La, la, la, la, la, la..."
Ridivami, era ridiculu. Ci vuliva à senta i brioni: "Lejean capitaine, Lejean capitaine!" (Tandu era simplici tinenti).
07/03/20
U baddu di i firiti (4)
Juillet 19..
"Je me souviens que c'était un 14 Juillet, puisque après l'avoir laissée, j'avais assisté, seul, amusé, à un feu d'artifice sur le lac, le soir après le défilé (moi j'étais réserviste).
En réalité, tout avait commencé quelques jours plus tôt : J'errais sans but précis dans les rues de ma ville avec cette idée fixe d'abord de son immense absence, ensuite, du mal qu'elle m'avait fait mais, plus encore, du mal qu'elle devait ressentir. Bien sûr, je n'avais cessé de l'aimer (puisque je l'aime encore). Il y avait déjà longtemps que sa présence obsédante avait marqué l'échec de ma vie. Je le savais à vingt deux ans à peine. Mais se battre contre quoi ?
Non, je marchais avec Elle, et ce n'étaient pas ces six mois, dictés, qui allaient changer quoique ce soit aux choses. Ils étaient contrition, oui voilà, c'est tout, rien de plus. Un peu, un entre-deux sur le chemin d'une croix à porter jusqu'au prochain calvaire. Calvaires dont tu serais. Et pour écrire l'histoire il faut treize stations sinon, pas de gloire la quatorzième venue !
Il avait donc cette rue, cette absence obsédante qui remplissait mes sens et une jeune fille blonde qui vint à ma rencontre. Elles avaient, sans doute, le même âge, et le même profil, les cheveux blonds aussi tirant vers le doré, attachés en chignon, très haut et désignant le ciel et un nez en trompette. À cet instant précis, je sus qu'il fallait faire ce voyage.
Je pris sans hésiter le train pour Paris, avec correspondance à B. et terminus à T., quarante huit heures après. Avec cette impression tenace d'aller au bout du monde.
Et au bout de ce monde il y avait son coeur ! Il y avait son visage, il y avait sa voix, son pays, ses prairies, son lac et son corps meurtri, oui mais, son corps à Elle.
Un immense sourire illumina sa belle bouche fine, rouge comme sait être rouge le corail de Méditerranée.
J'étais enfin arrivé là où je devais être.
Alors, nous nous reposâmes de ces mois sans sommeil, de ces heures de tortures, de ces instants injustes et reprîmes notre souffle. Elle saisit ma main et m'emmena prier. Je revois une chapelle, du lierre, un bois. Il me semble que l'autel était ouvert aux vents ou alors était-ce juste le soleil ?
La troisième station pouvait bien commencer (je les égrenais toutes), car je tenais son cœur tout au creux de mes mains et ne craignais plus rien et il battait très fort, ce cœur, comme quand on est amoureux.
Je l'avais reconquise, absoute, rassurée et lui avais rendu le non sens de la vie et elle avait souri. Et je la regardais, elle semblait heureuse, et Dieu, qu'elle était belle et qu'elle m'éblouissait ! Je savais déjà, à vingt deux ans à peine, qu'il n'y aurait jamais, jamais, personne d'autre qu'Elle.
C'est le vœux, respecté, que je fis, ce jour là, en silence devant cet autel. J'ignore tout du sien..."*
*(Nanzu à l'ultima pagina di u caiè à Lejean. L'ultima infrasata ùn è compia).
"Je me souviens que c'était un 14 Juillet, puisque après l'avoir laissée, j'avais assisté, seul, amusé, à un feu d'artifice sur le lac, le soir après le défilé (moi j'étais réserviste).
En réalité, tout avait commencé quelques jours plus tôt : J'errais sans but précis dans les rues de ma ville avec cette idée fixe d'abord de son immense absence, ensuite, du mal qu'elle m'avait fait mais, plus encore, du mal qu'elle devait ressentir. Bien sûr, je n'avais cessé de l'aimer (puisque je l'aime encore). Il y avait déjà longtemps que sa présence obsédante avait marqué l'échec de ma vie. Je le savais à vingt deux ans à peine. Mais se battre contre quoi ?
Non, je marchais avec Elle, et ce n'étaient pas ces six mois, dictés, qui allaient changer quoique ce soit aux choses. Ils étaient contrition, oui voilà, c'est tout, rien de plus. Un peu, un entre-deux sur le chemin d'une croix à porter jusqu'au prochain calvaire. Calvaires dont tu serais. Et pour écrire l'histoire il faut treize stations sinon, pas de gloire la quatorzième venue !
Il avait donc cette rue, cette absence obsédante qui remplissait mes sens et une jeune fille blonde qui vint à ma rencontre. Elles avaient, sans doute, le même âge, et le même profil, les cheveux blonds aussi tirant vers le doré, attachés en chignon, très haut et désignant le ciel et un nez en trompette. À cet instant précis, je sus qu'il fallait faire ce voyage.
Je pris sans hésiter le train pour Paris, avec correspondance à B. et terminus à T., quarante huit heures après. Avec cette impression tenace d'aller au bout du monde.
Et au bout de ce monde il y avait son coeur ! Il y avait son visage, il y avait sa voix, son pays, ses prairies, son lac et son corps meurtri, oui mais, son corps à Elle.
Un immense sourire illumina sa belle bouche fine, rouge comme sait être rouge le corail de Méditerranée.
J'étais enfin arrivé là où je devais être.
Alors, nous nous reposâmes de ces mois sans sommeil, de ces heures de tortures, de ces instants injustes et reprîmes notre souffle. Elle saisit ma main et m'emmena prier. Je revois une chapelle, du lierre, un bois. Il me semble que l'autel était ouvert aux vents ou alors était-ce juste le soleil ?
La troisième station pouvait bien commencer (je les égrenais toutes), car je tenais son cœur tout au creux de mes mains et ne craignais plus rien et il battait très fort, ce cœur, comme quand on est amoureux.
Je l'avais reconquise, absoute, rassurée et lui avais rendu le non sens de la vie et elle avait souri. Et je la regardais, elle semblait heureuse, et Dieu, qu'elle était belle et qu'elle m'éblouissait ! Je savais déjà, à vingt deux ans à peine, qu'il n'y aurait jamais, jamais, personne d'autre qu'Elle.
C'est le vœux, respecté, que je fis, ce jour là, en silence devant cet autel. J'ignore tout du sien..."*
*(Nanzu à l'ultima pagina di u caiè à Lejean. L'ultima infrasata ùn è compia).
U baddu di i firiti (3)
Tredicesima stazioni, Ghjesù è spostu da a croci:
Vicinu à a croci di Ghjesù, stava a madri addulurata, Maria incù a suredda, Maria moglia di Cleofa e Maria Matalena. Unu di i suldati, di lancia, tafunedi u latu di Ghjesù, e subitu ni surtì acqua e sangui buleghji.
04/03/20
À C. (39)
Marzu catarzu,
U marzulinu farzu.
Corrini i ghjorni neri,
Tristi, ad essa prighjuneri,
Di noi stessi, di li nostri passioni.
E d'ùn avè possutu, tinti di noi, fà famiglia,
Chi, se prighjò, ùn era, n'aviva la sumiglia.
Ti tengu cara.
U marzulinu farzu.
Corrini i ghjorni neri,
Tristi, ad essa prighjuneri,
Di noi stessi, di li nostri passioni.
E d'ùn avè possutu, tinti di noi, fà famiglia,
Chi, se prighjò, ùn era, n'aviva la sumiglia.
Ti tengu cara.
U baddu di i firiti (1)
"Parò, mi ne sogu surtitu viva.
Firiti, n'emi bisognu, ch'eddi purtessini tistimunienza.
Diciaraghju, di ciò ch'emi vissutu à ciò ch'eddu ci aresta, semi fattu, massimu, di ciò ch'avemi vissutu."
" Mais je suis restée vivante.
Il faut bien des blessés pour témoigner.
Je dirais que nous sommes davantage faits de ce qui nous a traversés que de ce qui nous est resté "
Grégoire Delacourt
Danser au bord de l'abîme
Firiti, n'emi bisognu, ch'eddi purtessini tistimunienza.
Diciaraghju, di ciò ch'emi vissutu à ciò ch'eddu ci aresta, semi fattu, massimu, di ciò ch'avemi vissutu."
" Mais je suis restée vivante.
Il faut bien des blessés pour témoigner.
Je dirais que nous sommes davantage faits de ce qui nous a traversés que de ce qui nous est resté "
Grégoire Delacourt
Danser au bord de l'abîme
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