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27/02/18
Genesi 3, 19
"Magnarè u pani cù lu sudori di u tò visu, fin tantu che tu sighi vultatu à a tarra, chi da edda fussi estratu; postu chi polvara sei, ed in polvara turnarè".
24/02/18
Milena J
Sintedi una bucciaredda, (focu vivu), chi s'intratiniva cù me stessu, in lingua francesa. Comu sarà statu chi, sta lettara appuntu, diciva di i sentimenti mei ? E, par ciò chi era di fantasmi o finzioni, mi viniva una brama prufonda di nuttriscia li. Quantu ch'Edda, tintaredda, fussi stata di i mei.
Andeti voi à capiscia...
Andeti voi à capiscia...
"Prague, printemps 1922
Voilà si longtemps que je ne ne vous ai pas écrit Madame Milena. Tout le malheur de ma vie (ce qui ne veut pas dire que je me plains, mais que je veux faire une constatation, dans l'intérêt général), tout le malheur de ma vie vient, si l'on veut, des lettres ou de la possibilité d'en écrire. Les êtres humains ne m'ont presque jamais trompé mais les lettres toujours. Mais, en fait, pas celles des autres, les miennes. La facilité de l'écriture des lettres, d'un point de vue simplement théorique, doit avoir causé une effroyable désagrégation des âmes dans le monde. C'est une fréquentation des fantômes et pas seulement du fantôme du destinataire, mais aussi de son propre fantôme qui se développe sous la main, dans la lettre qu'on écrit. Écrire des lettres c'est se dénuder devant des fantômes, ce qu'ils attendent avidement. Les baisers écrits ne parviennent pas jusqu'à destination, mais les fantômes les boivent sur les chemins jusqu'à la dernière goutte. Les fantômes ne mourront pas de faim, mais nous serons anéantis.
Cette histoire de lettres m'a donné l'occasion d'écrire une lettre et, puisque j'écrivais, comment aurais pu alors ne pas vous écrire Madame Milena ? À vous qui êtes celle à qui j'aime, peut-être, le plus écrire ?"*
Cette histoire de lettres m'a donné l'occasion d'écrire une lettre et, puisque j'écrivais, comment aurais pu alors ne pas vous écrire Madame Milena ? À vous qui êtes celle à qui j'aime, peut-être, le plus écrire ?"*
Spartedi stu fattu cù Lejean e tandu eddu, mi dissi :
"Eux aussi, nos fantômes, ont le droit de s'abreuver aux miels et aux sucres doux de nos maux, ne croyez-vous pas adjudant ?"
"Petit fantôme, pauvre petite fille seule, je t'aime, tu le sais et je t'embrasse. Tu me manques tant."
"Eux aussi, nos fantômes, ont le droit de s'abreuver aux miels et aux sucres doux de nos maux, ne croyez-vous pas adjudant ?"
"Petit fantôme, pauvre petite fille seule, je t'aime, tu le sais et je t'embrasse. Tu me manques tant."
*F Kafka, Lettres à Milena, Imaginaire Gallimard, 1998.
22/02/18
Ut duo...
Lejean : "Regardez adjudant, jai fait une mixture de mots et de cordes, pour La faire revenir, je lis":
"Ut duo te video non quinque te alligo, cor tibi manduco, sanguinem tibi bibo. Aly aly comttates baptissan et patre et filio Dei non Chjara Gnugnedda tibi impero ut quaedam que voluero et velim adimpleas et facias."
- "Voilà, j'attends, voyez-vous. Parce que je ne peux pas faire d'Elle une fiction. Vous comprenez ?"
- "Pas toujours, mon capitaine, pas toujours..."
"Ut duo te video non quinque te alligo, cor tibi manduco, sanguinem tibi bibo. Aly aly comttates baptissan et patre et filio Dei non Chjara Gnugnedda tibi impero ut quaedam que voluero et velim adimpleas et facias."
- "Voilà, j'attends, voyez-vous. Parce que je ne peux pas faire d'Elle une fiction. Vous comprenez ?"
- "Pas toujours, mon capitaine, pas toujours..."
18/02/18
Ombra
A little bread
Some spring water,
A tree shadow and your eyes !
No sultan is happier than I,
No beggar is more depressed.
U pizzatteddu di pani,
E un pò d'acqua chjara,
D'un arburu l'ombra e li tò occhji !
Un ci n'è sultanu biatu cum'à mè.
Ne più tristu paciaghju.
Omar Khayyām (1048-1131)
Some spring water,
A tree shadow and your eyes !
No sultan is happier than I,
No beggar is more depressed.
U pizzatteddu di pani,
E un pò d'acqua chjara,
D'un arburu l'ombra e li tò occhji !
Un ci n'è sultanu biatu cum'à mè.
Ne più tristu paciaghju.
Omar Khayyām (1048-1131)
17/02/18
Please be there...
Dogliu.
Fighjulgu à Lejean. Era quantu ch'eddu ci fussi in me dui parsonni. Quidda, francesa (piena à sanguicianghi), e quidd'altra fatta d'oru e di dulcezza (oramai persi). È cusì ch'edda mi viniva.
Un sappivu ciò ch'edda era?
Speziu di mischiumu trà puerizia e maturità ? Trà nucienza e rucitu ? Trà culà ed altrò. Trà soli e sangui.
Trà surisi e sugnozzi ? Dogliu e doglia.
Fighjulgu à Lejean. Era quantu ch'eddu ci fussi in me dui parsonni. Quidda, francesa (piena à sanguicianghi), e quidd'altra fatta d'oru e di dulcezza (oramai persi). È cusì ch'edda mi viniva.
Un sappivu ciò ch'edda era?
Speziu di mischiumu trà puerizia e maturità ? Trà nucienza e rucitu ? Trà culà ed altrò. Trà soli e sangui.
Trà surisi e sugnozzi ? Dogliu e doglia.
14/02/18
Je te veux
Lejean vicinu à u gramofonu :"Écoutez adjudant, cette diction, ce cerveau musical et... ce coffre ! Si, si, tenez regardez la pochette". (risi)
"Je n'ai pas de regrets,
Et je n'ai qu'une envie,
Près de toi là tout près
Vivre toute ma vie.
Que mon corps soit le tien,
et ta lèvre la mienne,
Que ton coeur soit le mien,
Et que toute ma chair soit tienne."*
Ch'avivu da dì ? Sugnavami di poccu !
*Je te veux, Erik Satie, paroles H. Pacory (1903)
"Je n'ai pas de regrets,
Et je n'ai qu'une envie,
Près de toi là tout près
Vivre toute ma vie.
Que mon corps soit le tien,
et ta lèvre la mienne,
Que ton coeur soit le mien,
Et que toute ma chair soit tienne."*
Ch'avivu da dì ? Sugnavami di poccu !
*Je te veux, Erik Satie, paroles H. Pacory (1903)
12/02/18
Tempu e patimentu
Accuppiavami a miseria cù a puvertà, tribuli cù suffrimenti, pena cù dogliu e curdogliu.
E cusì, passedimi nuttati, ghjorni, nuttati, settimani e mesi e anni: carchi à dulori, e ch'apparturivani... a morti.
E cusì, passedimi nuttati, ghjorni, nuttati, settimani e mesi e anni: carchi à dulori, e ch'apparturivani... a morti.
(C) RMN
11/02/18
Muvimenti (4)
L'ottu di farraghju, muvimentu versu à Montbéliard, a sera, u 3u batagioni stazziunnò in Velleminfroy, u primu in La Creuse, e u meiu (u sicondu) in Châtenois.
I 9, 10, 11, aghju ripurtatu nantu à u ghjurnali, (u JMO, che nò dicivani). L'aghju ripurtatu eiu chi Junot dava i sò lezzioni, postu ch'eddu era Major, Aghjutenti-Maiori, diciva à Talamasca:
"Installation, revue des détails, réparation des effets et du matériel, exercices du port du masque, instructions sur les précautions à prendre contre les gaz et contre l'Yperite, passage en chambres à gaz. Reconnaissances et installations des champs de tir et de manoeuvre. Aménagement des terrains pour les exercices de combats pour les petites unités d'infanterie, d'artillerie et de cavalerie. Études des règlements pour les cadres, sous la direction des Chefs de Bataillons et des Adjudants-Majors. Entraînement physique une demie-heure matin et soir.
L'instruction est reprise conformément aux prescriptions de la note du G.G 1749/3 en date du 3 Février 1918."*
*J.M.O op. cité.
I 9, 10, 11, aghju ripurtatu nantu à u ghjurnali, (u JMO, che nò dicivani). L'aghju ripurtatu eiu chi Junot dava i sò lezzioni, postu ch'eddu era Major, Aghjutenti-Maiori, diciva à Talamasca:
"Installation, revue des détails, réparation des effets et du matériel, exercices du port du masque, instructions sur les précautions à prendre contre les gaz et contre l'Yperite, passage en chambres à gaz. Reconnaissances et installations des champs de tir et de manoeuvre. Aménagement des terrains pour les exercices de combats pour les petites unités d'infanterie, d'artillerie et de cavalerie. Études des règlements pour les cadres, sous la direction des Chefs de Bataillons et des Adjudants-Majors. Entraînement physique une demie-heure matin et soir.
L'instruction est reprise conformément aux prescriptions de la note du G.G 1749/3 en date du 3 Février 1918."*
*J.M.O op. cité.
07/02/18
05/02/18
Carnettinu (2)
Avivu decisu, parechji settimani fà, di scriva i tuntii amurosi à Lejean.
"Alors, elle me dit: "Nous savons tous les deux que tout cela est déjà mort, mais vivons le quand même, si vous le voulez bien !"
"Si-vous-le-voulez-bien !!!"
"Comment pouvais-je lui résister ?"
04/02/18
Carnettinu (1)
Di ciò ch'e sappivu di francesu, di ciò che ni sappivu, m'eru fattu un carnettinu, cù la sò cupertina russina, dà marcà ciò chi mi passava in capu: di paroddi imparati, pinsamenti, passati e puesie (avariu da dì, megliu, rimi !). Infini chi, scriva, scrivivu e certi volti, ancu, faccivu qualchi disegnu. Ciò ch'e pudiva, oh ! Talentu, poccu e micca, ma ci vuliva à passà u tempu...
E, chi vuleti !?
Una notti, di farraghju, m'eru scrittu:
Éphémère soldat,
De cités étrangères
La boue des tranchées te façonne,
Quand le canon résonne,
Tu te terres, il t'abbat.
Éphémère soldat,
Tu portes bien ton nom,
Tu n'es là pour personne,
Tu rêves, passes et t'en vas !
Tu n'es là pour personne,
Ton temps est suspendu,
Toi, tu es nè trouvé et tu te meurs perdu.
Une vie étrangère,
Voilà ce que tu as vécu.
E, chi vuleti !?
Una notti, di farraghju, m'eru scrittu:
Éphémère soldat,
De cités étrangères
La boue des tranchées te façonne,
Quand le canon résonne,
Tu te terres, il t'abbat.
Éphémère soldat,
Tu portes bien ton nom,
Tu n'es là pour personne,
Tu rêves, passes et t'en vas !
Tu n'es là pour personne,
Ton temps est suspendu,
Toi, tu es nè trouvé et tu te meurs perdu.
Une vie étrangère,
Voilà ce que tu as vécu.
03/02/18
Muvimenti (3)
Viaghjà? Viaghjavami ! N'emi vistu: fin' di ghjinnaghju : Pouxeux, Eloyes, Saint-Nabor, Remiremont, Plombières e pò in Aillevillers: riposu, dui ghjurnati. Faraghju, u trè: muvimentu (pà u 1mu Btne, u Statu Maiori ed u C.H.R): Francalmont, (u 2du, u meiu e u 3rzu), Saint Loup, Ainvelle, Hautevelle... marchjavami. È cusì.
02/02/18
Perinde ac cadaver
Paris, ce 1er février 1918.
In omnibus, je vous obeirai.
Je vous le promets.
Je vous en supplie.
Marie-Huguette
In omnibus, je vous obeirai.
Je vous le promets.
Je vous en supplie.
Marie-Huguette
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