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Paisani in anda pà a fiera di u Niolu. LC Canniccioni v 1910

12/05/16

I viacruci di maghju (1916)

Lejean, u capitanu : 
"Et puis, l'obus boche est tombè sur le clocher, en janvier l'an dernier... Regardez, caporal, le miracle : la Vierge, est restée plantée là, en équilibre, au sommet du clocher ! Les gens du patelin disent que quand la Vierge tombera, la guerre cessera ! 
Chez moi, mai, c'était le mois de Marie, le rosaire, les prières du soir. J'étais enfant de chœur. J'aimais tant la douceur de ces jours. Le soir, après l'école*, on courrait vers les champs pour y cueillir des fleurs, on disait le rosaire, les prières s'égrainaient et élevaient nos âmes. Mai était un mois paisible. Nos mots montaient au ciel, portés par ces parfums : "Notre Mère qui êtes aux cieux..."
Cette guerre ne respecte donc rien, et sans échappatoire. Et la grâce divine a oublié nos jours. Je croyais aux miracles. La Vierge tombera mais rien ne cessera. C'est pourtant si joli d'ériger des statues. Et la vie est si longue qu'on peut se la gâcher, un peu."

*(Eiu, scularu, ini scola un ci eru andatu tantu, và ! A scola, a meia, era quidda di i sgiotti, di li stretti, di i viottuli turduleschi e di l'accurtatoghji. Chjassi frusti senza fini d'omi frusti, ghjunti à i cunfini, ma vinti da un simpiternu catinacciu e rà, rà, rà ! Respici fini.)

A Vergini di Notre-Dame de Brebière
© Bnf, Estampes et photographie