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Paisani in anda pà a fiera di u Niolu. LC Canniccioni v 1910

17/01/16

Ce 17 février 1916

Ce 17 février 1916,

Bien chères vous deux,

J'ai reçu votre lettre partie du 10, hier au soir.
Ici, il fait toujours un temps humide mais je ne crains rien de plus que la boue et le froid. Heureusement notre équipement nous protège.
Les conditions sont bien meilleures qu'avant. On ne couche plus par terre et on dispose d'isolateurs et de lits de grillage. Ce n'est pas très doux mais on ne sent toujours pas l'humidité.
C'est un grand perfectionnement.
Depuis 7 mois, c'est à peine si les gens peuvent reconnaître ces forêts qui sont maintenant de petites villes avec son chemin de fer, ses usines, ses scieries... Il y a même des femmes à travailler !
Je vous écris ces lignes d'une baraque en bois donnant sur ce que l'on appelle entre de nous "l'avenue de la Grande Armée".
Quand vous m'envoyez des colis mettez ce que vous pouvez et des conserves pouvant se réchauffer si vous en trouvez au village chez Carolinu. J'ai un petit réchaud.
Je termine en vous souhaitant bien le bonjour à tous et en vous embrassant à toutes deux. 
À l'occasion de votre prochaine lettre vous me donnerez l'adresse de Jérôme, je prouverais de lui envoyer deux mots.
Votre Sarratu qui pense bien à vous.

Sf