Mi ritrovu chjocchimondu, e capu fasciatu d'una banda bianca.
Cusì, cu a pedi nera concia, t'aghju tuttu di Ramed u tiragliori algerianu.
Entru ind'u burò à fà a visita di u duttori Arsucci.
Cerca u dossier, u leghji e pò mi dici :
"Eh bien mon ami, je suis content de mon travail. Dans trois semaines on pourra vous réintégrer dans l'active."
Eiu : "Docteur, je voudrais vous faire une demande."
Eddu : "Quoi donc ?"
Eiu : "Avec tout mon respect, capitaine, vous êtes corse ?"
Eddu : "Eh oui, caporal, je suis bien un Arsucci et de ceux de Bormognano ! Ou, pour être plus précis, c'est mon grand père, Charles Arsucci , dit Muguloné, qui a quitté le village en 1810 pour s'engager dans l'armée napoléonienne, qui venait de là-bas. J'ai toujours entendu mon pauvre père dire de Muguloné qu'il a fait partie du dernier carré de l'Empereur, l'imbécile. "Waterloo, morne plaine" a dit le poète, et moi je dis : "Muguloné... sombre idiot !"
Eiu imbarazzatu : "Vous, vous la connaissez la Corse ?"
Tandu eddu : "Oh, la Corse, mon vieux, vous savez... Et puis, mère est normande de Vire. J'aime tant la Normandie, ses paysages, ses nuages qui vont si haut dans le ciel, ses nuances de verts. La Corse, c'est autre chose. D'ailleurs, voyez vous, je n'ai jamais voulu apprendre leur langue si âpre, une langue juste bonne à mener les troupeaux. Et puis, de tout temps, mon pauvre, la Corse a toujours été irrespirable."
Tandu, eiu in pettu : "Mon ami, mon vieux, mon pauvre... vai, vai o chjacchjarò !"
Pò vultenduli i spaddi, lampedi : "Mes respects mon capitaine !" Ch'un avivu più nudda à fà cun quistu, s'eddu un era a me placa...