.

.
Paisani in anda pà a fiera di u Niolu. LC Canniccioni v 1910

16/12/17

L'eau sacrée

Lejean, à lu sò scagnu: in uni scorru cù l'appareghju di transmissioni à dritta, u gramofonu vicinu à l'arecchja manca. 
Tamantu accuncciamentu da sminticà u rumori guerrieri chi li vinivani megliu i lagni longhi e languenti di a cantatrici! Fila cori, fila.
"Ecoutez  donc ces voix qui nous appellent, adjudant:"

"Lakmé
Tu m'as donné le plus doux rêve
Qu'on puisse avoir sous notre ciel, 
Reste encore pour qu'il s'achève
Ici, loin du monde réel ...
Tu m'as dit des mots de tendresse
Que les hindous ne savent pas,
Et tu m'as appris l'ivresse
Des aveux murmurés tout bas.

Gérald
Ce que je lis sur ton visage,
Ma Lakmé, me glace d'effroi.
De tout, mon âme se dégage
Et je ne serai plus qu'à toi.

Lakmé
Ah! maintenant, je veux te croire,
Voici la coupe où je vais boire.
Prends! ...

(...)

Gérald
Non ! Ce n'est pas la mort,
C'est la vie ardente
Qui coule à plein bord
Sur ta lèvre frémissante.
Ah!
Qu'autour de moi tout sombre."*






* Lakmé, attu III n°19, L Delibe (1883), libriolu di E Gondinet e P Gille.

15/12/17

Filusufia ?

Lejean :"Je lis... Adjudant, si le corse est si riche, il peut dire aussi la philosophie, non? Dites-moi, comment diriez vous en corse : "C'est une erreur de prétendre que la contradiction est inconcevable, car c'est bien dans la douleur du vivant qu'elle a son existence réelle"*
Eiu: "Je ne sais pas, certains prétendent même que notre langue ne se parle pas mais se siffle... Peut-être est-ce vrai ? Sinon, j'essayerais de dire:  À chi pratenda chi u cuntradittoriu è inconcipivuli, si sbaglia, chi, è puru ind'i u dulori di u vivu ch'eddu  teni u sò soffiu, u veru."*
Lejean : "Tous vos mots se terminent en "ou", on dirait !"
Eiu :"Vous savez capitaine, tous nos mots auront un jour une fin."


*Hegel

06/12/17

Survivre

Lejean: "J'imagine les survivants et leurs mots inutiles. Vous verrez qu'un jour, nous aurons droit à ce genre de phrases écrites par de faux poètes :
"Nous avons le souvenir, ils ont l'immortalité."
Oh comme j'imagine ce type de phrases niaises à inventer pour décorer nos monuments aux morts à l'avenir.
Car après les hommes, adjudant, viendra le tour des pierres et, comme nous, elles finiront soumises, domestiquées, repensées et  porteuses de messages surranés à destination de générations à venir. Générations qui, elles, n'auront plus rien à faire de tous ces morts là. C'est ainsi, que voulez-vous !
Imaginez, chez vous : "Aux enfants de Petri Rossi, morts pour la France. 1914-19??" Bon... voilà, restera à préciser la seconde date..."
"Sait-on seulement si cette guerre aura jamais une fin ? "

02/12/17

Samedi 1er décembre 1917

Tirs violents de minens sur 766 et 762. Tirs d'artillerie (300 coups) sur P.A Réduit et P.A 766.

Pertes, néant*.

JMO Op. cité

28/11/17

Dictionnaire corse-français (999)

Claire de lune: bughju neru !
Pleine lune: luna biotta...

Georges Paul Leroux (1877-1957) : 
Aux Eparges, soldats enterrant leurs camarades au clair de lune.
(Musée National du Château de Versailles)

26/11/17

Francesu e lingua nostra...

Lejean :"Adjudant, vous aimez votre langue n'est-ce pas?"
Eiu: " Je n'ai sais pas, capitaine si je l'aime ou pas, mais c'est elle qui me permet le mieux de dire les choses que j'ai en moi. Enfin, je vous dis cela, mais depuis que j'ai appris la vôtre, de langue, je vous avoue que je n'en suis plus sûr. Ainsi je ne saurais pas comment dire en corse, ces mots de Junot: "Le souvenir n'est qu'un succédané de nos nos chagrins passés."*
Non, j'apprends à dire les choses d'une autre façon, peut-être sont-çe là des choses d'une autre époque ?
Et puis avec toute cette machine à effacer les sentiments, qu'est la guerre, il me semble que le français suffit (sic).
Voilà, mais cela me touche que vous pensiez à ça."

*(U rimorsu, un sarà pò fattu cà d'i nostri peni passati ???)

25/11/17

24 Novembre.

N° 7430   Ordre de Relève.

I. Le 2e Bataillon relèvera le 3eme Btn dans la soirée du 26 au 27 Novembre dans le b.R de la Croix le Prêtre.
Tb à Coinchimont

II. Après relève le Bataillon Bernaud occupera les emplacements suivants:
     - E.M, Une Cie et T.C à Ban de Laveline
     - Une compagnie à Honville
     - Une compagnie à Lesseux de Chapis
Les compagnies de mitrailleuses restent en place.

III. Le mouvement de relève sera réglé après entente entre les Cdts des 2e et 3eme Btns.
       Les éléments du 2eme Bataillon devront être en place dans la matinée du 26 à partir de 7h.

Les mouvements devront se faire par petits groupes largement espacés.

IV. Le 3eme Bataillon quittera le secteur Croix le Prêtre à partir de 17 heures, suivant les ordres du Capitaine Baulieux, pour aller dans ses cantonnements.

V. Les reconnaissances à faire par les cadres du 3ème Btn pour les cantonnements et la continuation des travaux seront terminés pour le 23 novembre au soir.

Nota: Pour les prescriptions de détails se conformer aux paragraphes VI. VII.VIII et IX de l'Ordre de Relève du 24 Octobre 1917.

                      Le 24 Novembre 1917
                Le Chef d'Escadron Blairer Cdt                                  provisoirement le 171e RI




Da : JMO 26 N 708/7, in: http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr


21/11/17

22 rue de la Krutenau

Lejean pariva imburdatu di si sò paroddi stessi :
"Ainsi donc, voyez-vous adjudant, il est des adresses qui auront toujours été inutiles. Des adresses qui annocent des séparations. Des rues qui se finissent en impasse, voilà.
Mais ça, on le savait deja, n'est-ce pas.
Et pourquoi vous dis-je cela ?
Je repense à ma première incorporation,  voyez-vous, je me souviens que je l'aimais très fort.  Pourtant, je n'arrivais pas à le lui dire: le ressentiment.
Quel mot bizarre que le ressentiment. Et combien de vies perdues pour cela... Le ressentiment, oui... c'ėtait cela la maladie infantile de notre amour."

"Et moi.. (dissi, tandu, à Junot), je connais des boulevards qui finissent en impasse !!!  Boulevard Peirere à Paris. (Oh lu sgardu à Lejean).
Tandu à Junot: "Ben quoi ?"

Andeti voi à capiscia... c'è da rida certi volti a vi dicu eiu.

18/11/17

17 novembre 1917 (patrouilles)

Une patrouille ennemie entre PP5 et 6 à Wisembach se heurte à une de nos patrouilles et est repoussée. Un blessé chez l'ennemi. Un calot et un fusil sont trouvés sur le terrain.*

Pertes: néant.

*JMO, op. cité.

Lucca II, 33

"I tò occhji sò à lumera di la tò parsona; quand'eddi sò in piena saluta, tandu à tò parsona è luminosa; s'eddi sò malati, à tò parsona cambia ed è bughja. Cusigna, abbii primura, e ch'eddu un sighi scuru, u lumi chi tu porti in tè stessu. Cusì, se à tò parsona è luminosa, senza tristezza indocu, sarà tandu piena à lumi cum'è quandi a lumera ti richjari e t'alumineghja."
Fussi edda pura.

13/11/17

À C. (18)

Duve ùn ci è a forza, cresce l'ira o l'addisperu, u silenziu in più...

11/11/17

A C. (17)

Cuscogliuli chi sò casciapuli...
Fusti, tù, "la fini di u mondu"*...

Sarah Birch (c. 1910)
Lamport Hall, Northampton (UK)
In, Books & Art



*(Manera di dì napulitana).

07/11/17

Ciò che nò semi...

Sunniava: aghju vistu un lettinu, forsi quiddu d'un ziteddinu. Nò, megliu: u lettu era quiddu di una zitidduccia. Accantu à ssu lettinu, in quidda camara, un lettu più maiori, quiddu di i parenti.  In quidda casa, vidivu dui parsonni vivi. Una mamma, ghjovana, t'avarà avutu 20 anni, o mancu, nobuli di maneri, graziosa e biundinetta e svighjata di poccu. I capeddi erani inturchjuliti da fà un cocculeddu garbatu e raru. Era a bidezza di u mondu. U surisu era apartu, dolci e generosi. Dolci, dolci cum'era dolci lu sò cori, com'erani dolci i sò labbri. Pariva ch'edda vighjessi nantu à sò famigliaredda, puvaretta...
A ciuccia intargava, trà sonnu e scità. L'agnuli di ssa tarra li baddavani à l'intornu.
L'omu, chi c'era statu, di siguru, un omu in quiddi locchi. L'omu s'era dighjà pisatu e s'era laccatu l'appartementu senza che nò pudessimi dì s'edd'era partutu sta mani, arimani o quindici ghjorni fà.
Senza pudè dì s'eddu era à a guerra, in cafè in villa o s'eddu era scappatu par sti Francie o puri in l'Africa fonda, fonda ?
U fattu è chi a mamma s'era ritruvata sola in casa cù a zitedda.

Fù una stonda.
Fù una stonda, una stunddaredda.

A bomba schiattò. Ghjunta di un si sà induva e fecci falà a mittà di u palazzu. Ghjustu da laccà nantu à a facciata sempri arrita, a marca d'unu solu di i quattru muri di l'appartementu. E cusì à tutti i piani sfundati, à l'insù, à l'inghjò !
Si vidiva ch'eddu c'era statu una famiglia à campà cuì ci. Arristavani i traccii di carta bianca nantu à unu di ssi quatru muri e basta.
A vita, massimu i surisi, si n'erani andati in fulmini e polvariccia. In una stonda.

Ciò che nò semi ? Nudda, ciò chi era, ciò chi un è più.

Tore Y Johnson
À ringrazià di cori
à Paulu Filippi

05/11/17

Les 3 Maries

Cher Sarratu,

J'ai reçu votre lettre qui ne m'a pas surprise mais m'a bien sûr contrariée.
Le train est donc devenu est ma maison: figurez vous que notre logeuse, ravie de son séjour en Normandie a décidé, cette fois, de nous faire decouvrir "l'air de la Méditerranée" a-t-elle dit. Nous voici donc au bout du monde, au bout d'un interminable voyage. Dans un village dont le nom doit beaucoup, dit-on, au débarquement des 3 Maries, ici, il y a bien longtemps...
Il est paraît-il aussi une Vierge noire que les romanichels implorent avec une très grande piété.
Je ne vous en dit pas plus, mais sachez que dès demain, je m'en vais l'entetenir et puis j'attendrai. On dit bien qu'elle fait des miracles.
Pour l'heure, je vais me coucher, ce voyage et ces transbordements m'ont épuisée (je suis sûre que vous auriez aimé les arlesiennes et leurs habits). Je vais aussi penser à mon méchant soldat !
Puisse cette nuit être douce pour vous autant que puisse être douce une nuit à la guerre.
Je vous aime même si vous ne voulez pas l'entendre. Je ne me cache pas et je n'efface pas mes traces. Je ne vous efface pas, non plus.
C'est ma vie. Et c'est aussi, j'espère, beaucoup de la vôtre.

Votre Marie-Hughette.

03/11/17

2 novembre 1917

Sur le front du Sous-Secteur, les Boches manifestent leur joie (victoire en Italie*) et placent des pancartes.

Pertes: néant


*NdlA: Battaglia di Caporetto
JMO: Op. cité

02/11/17

29/10/17

À C (15)

Aghju trovu una carta stracciata ind'i un libru anzianu, pagina 55. C'era un disegnu dipintu, d'un suldatinu, uni scrittu nantu à u bigliettinu, in francesu. Ma ch'avarani vulsutu dì ???
C'era scrittu:

"La moitié d'une absence c'est juste la moitié d'une tristesse. mon Amour."
30/10/1862

Chère Hughette (4)

Saint Diè, ce 29 octobre 1917,

Ma vie ressemble à votre dernière lettre: sans cesse en retard.
Votre lettre, je l'ai reçue hier. Elle était datée de Noël 1916. Vous m'y souhaitiez la plus belle soirée possible et une joyeuse année à venir.
Je vous souhaite à mon tour donc, une belle et heureuse année 1917.
Et pour que cette année soit vraiment belle, il vous faudra m'oublier.
On n'aime plus un cadavre, fut-il encore en vie, on le pleure. On l'évoque et avec lui, on joue des souvenirs. On mime des monologues, c'est tout. Rien de tout cela n'est vrai. Je n'ai pas existé.
L'amour on le doit aux vivants car ils sont l'avenir. Nous sommes le passé.
Je vous ai pourtant tant aimée. Vous êtes irremplaçable, si seulement j'avais su vous le dire. Je suis un imbécile.
Ici, le ciel ce soir...

Votre Sarratu



27/10/17

Les Vosges

Vegu à Junot à scriva a guerra finita, chjinatu, i dui pedi ind'u foccu. E Lejean à dì :" Junot, je vous désignerais pour écrire l'historique du régiment. Vous avez la plume leste et précise !"

Arrivé vers Aillevillers le 23 Juin, le 171e y goûte le repos dans d'excellents cantonnements, au milieu d'une population affable heureuse de loger le Régiment de Belfort.
A partir du 14 Juillet 1917, il occupera dans les Vosges le sous-secteur sud de Saint-Dié. La densité des troupes est très faible et les veilles pénibles. Loin d'être une période d'inaction, c'est le moment des coups de main, patrouilles, reconnaissances poussées souvent très loin dans les lignes ennemies...(1)

Chi Santa Lucia ci mentenghi, u restu...



(1)Da : Historique du 171e Régiment d'infanterie, Belfort-Mulhouse, Société anonyme des Établissements d'Imprimerie A. Herbelin 1920

25/10/17

Futuru

Comu mi sarà vinutu in menti ciò chi zì Tantà m'aviva dettu: "E pò noi, semi cuì, campemi cuì, avemi u passatu, u presenti, u futuru..."
À pinsacci : u futuru, u futuru....

22/10/17

Rimigna

Ci hani vulsultu purtà in tarra, ma s'erani sminticati d'una cosa: semi sumenta, noi. Iè, sumenta, e sumenta di rimigna...

21/10/17

21 10bre 1917

Nanzu arimani è statu tombu u sottu-tenenti Matthieu (tagliatu d'un tiru mitragliosa) di a 11esima Cumpania. Omu struitu e babbu di trè ziteddi e cun eddu, sò stati dui omi à spariscia. D'eddi, un si sappiva nudda, d'eddi... è cusì.

Oghji emi purtatu indi u JMO :
"Bombardement de 766 par torpilles et torpillettes."

                              blessés    tués
Pertes Officier                         1
            Troupe                          2

41

Per la fine della guerra.

À la Vergine Maria
Dumandemuli un favore
Ch'ella cambii à li guerrieri
Le sò amari passioni
Di una guerra mundiale
Evitane st'occasione.

Di la fine à sta guerra
Mettimu l'attenzione
Fà una mace fra nemici
Cu tuttu le nazione
Chi si stu fragellu dura
Serà la destruzione.

O cosa lu face l'omu !
Sò cose for' di misura
In tutte le nazione
D'una fabbrica chi è matura
Per distruge roba e ghiente
Ghjè una cosa troppu dura.

Si cambissinu i sapienti
À le sò inventazioni
Per distrughie ghiente e ropa
Nun più fà munizione
E di fà un cumunu accordu
Mettesi nulla ragione.

Si lu populu pensassi
Di fà chiara aleanza
Mette à  pace in Auropa
E rialzane la Francia
Perche si sta guerra dura
Sera di tanta soffranza.

Cosa accade in terra e in  mare
Ne colla lu terrore in celu
A Madona e lu Signore
Soffrenu tantu martiru
Di vede i cori astimati
Si nun calma stu deliru !

Per calmane stu deliru
Ci vole à cambiar' sentimenti
Osservar' di lu Signore
Li dece cummandamenti
Amar lu prossimu nostru
Cumu amacci à noi stessi ?

Chi richi simu di terra
Più lerghi simu di mare
Chi tutte le nazione
Puderianu navigare
E poi in casu di bisognu
Tuttu rendesi lu bene.

Quanta ropa fala in  mare
Quanta si ne va brusgiata
Sta legge cusi dura
Da quale sera creata
Sera una ver' ferita*
Da lu demoniu tentada.

O s'ella cambiassi l'omu
A le sò tentazione
La ropa diventa nunda
E nun da avè valore
L'anima parte spugliata
Vestita di a sò azzione.

O se sapia leghie e scrive
Per esprime le mio edee
Bulia fà stampà un libru
O agniunu pudellu vede
Per pudè fà capì l'omu
Quantu manca à u sò duvere.

Pudia scrive ssu libru
Stampatu à sillabe d'oru
E poi fallu circulà
Che lu leghiessi ognunu
Prega di finir' la guerra
In l'annata quarant'unu.

Tuttu lu mese di merzu
Preghemulu cun curaggiu
Perche c'è un venari santu
Da Dio è statu agraziadu
Intercede in ss'ora santa
Di rialzà lu nostru statu.

Prighemu u mese di merzu
Tuttu lu quaresimale
Mettimu l'arme à  terre
Libari i batelli in mare
E li notri prigiuneri
Tutti messi in libertà ne...

O chi lu ghiornu di Pasqua
Quandu Dio è ressuccitatu
Pudeli fà una preghiera
Di tutto ringraziatu
E chi dia una longa vita
À lu nostru scieffu di statu.

Francesca Antoniotti

(Scrittura originali rispittata quantu eddu si pudiva)
*Scrittu : "berberita".

18/10/17

A cacciattiva...

A sera, mi n'invengu. C'era mamma à a paghjola, à u focu, pronta à servacci a suppa à tola, suppa di castagni. Laccavami i castagni da cantu. E a mani à bon'ora i magnavami tandu, bagnati ind'i u latti caldu.
Ricordi d'un mondu migliori.

Suppa calda culà, tranchée troscia cuì...

15/10/17

à Malù: black lives matter

À Urban F. Bass

Più indà, si sintiva cuddà da sti povari neri americani ghjunti d'un si sà induva, u lagnu cantatu à i sureddi soi.
Cantavani i Quattru Donni. Baddu ripetitivu...

My skin is black
Di peddi nera
My arms are long
I braccii longhi
My hair is woolly
Capeddi lanosi
My back is strong
Di schiena forti
Strong enough to take the pain
Forti abbastanza da purtà peni
inflicted again and again
Inghjuliata sempri di più.
What do they call me
E com'eddi mi chjamani ?
My name is Aunt Sarah

Aunt Sarah...
È lu nomi meiu..

Di peddi incerta
Capeddi longhi
Trà dui mondi
I do belong
Di babbu biancu, di babbu riccu
À l'abbruccà, s'ha furzatu à mamma
E com'eddi mi chjamani ?
My name is Saffronia
Di nomi Saffronia
Saffronia

Di peddi bruna
Capeddi fini
I fianchi larghi e aparti
Bocca rossa à vinu
Di quali sogu eiu ?
Di chi soldi aghji da cumprà mi
E com'eddi mi chjamani ?
My name is Sweet Thing,
Di nomi Sweet Thing...
(tamburini)

Peddi castagna
Salvatica di maneri
Tumbariu ancu a prima mamma ch'e vegu
Chi fù dura la me vita
Inacerbita ssi pocchi ghjorni
Ch'erani schiavi li me parenti
E com'eddi mi chjamani ?
Mi chjamu Peaches
My name is Peaches !

Nina Simone



Four Women © Sony/ATV Music Publishing LLC




08/10/17

8 10bre 17

Travaux habituels d'entretien du Secteur, mais presque nuls par suite du mauvais temps.
Par décision de M le Général Cdt en Chef, note n° 3613 en date du 3-10-17, le Lieutenant Colonel Donan Cdt le C.D.I de la 166e D.I passe au 171e RI en remplacement du Lt Colonel Michet, remis à la disposition du Ministre des Colonies.
À date de ce jour le Lt Colonel Donald prend le Commandement du Régiment et du Sous-Secteur B.

                                   Tués                   Blessés

Pertes-Officiers          -                             -
Troupes                       -                             1


U Cigliu rossu (2)

"Tilloloy,

A posta era di i boni.
For di l'obusieri chi picchjavani nantu à Beuvraignes, à meziornu, un accadiva mai nudda par cuì. Aghju tinutu in menti (battivami a cucchja), una scappata, a maiò parti di noi, accuppati à construiscia cabannacci di casci, d'altri à piantà tenditi, pariva chi i Bosci fussini stati mandati in Trabizonda, in qualchiddocchi, indi u fondu di a piaghja, vicinu à Roye.
Una certa matina latina di ghjunghju erami pusati ind'arba (chi si era impadrunita u nostru muriciolu e chi piattava i nostri barbelés), arba chi ci tuccava à taglià e à vultà, erami cuì pusati in quidda arba alta à chjachjarà in aspitanza di a suppa, à paragunà i provi di u cuccinaru nuveddu à quiddi di Garnéro chi era statu tombu nantu à a Sarra di Vigy.
Quandu, d'un colpu, stu mattu di Faval saltò sù un pedi, a manu dritta tesa, u ditu contadinaru spuntatu, vultò u capu a manu manca soppru à l'occhji e si missi à mughjà, à scucculi tal'à quiddi di u ghjaccaru ughjulendu.
Mì, mì, mì, fighjuletti !... Oh mà !... Oh, oh, oh !...
Emi saltatu e fighjulatu cù stupori e, à trè passi di Faval, ficatu ind'arba cum'è un fiori spannatu, cum'è un cigliu rossu, un bracciu umanu, insanguinitu, un bracciu drittu tagliatu soppr'à u ghjovitu, a manu sempri viva scavava a tarra di li sò ditti quantu ch'edda avissi da piglià una radica di cui u lumineddu sanguinosu si sbalanciava pianu pianu prima di tena drittu.
Cù vivu instintu pisedimi u capu, stizendu u coddu, à fighjulà ch'eddu un ci fussi un aviò in celi. Un capiscivami micca. Ma biottu era u celi. Ma d'induva ch'edda ci viniva sta manu mozza ?
Sta mani, cannunati un si n'è vistu.
Emi scuzzulatu à Faval. Intuntiscivani l'omi.
"Parla o tontu ! Sta manu, d'induva ch'edda veni ? Ch'avarè vistu ?"
Ma Faval un sappiva nudda.
-"... L'hai vista falà da u celi ?"

Tenaru era u celi. Dolci lu soli. L'arba achigliulava, piena à api, à fiarabattuli.
Nun s'era passatu nudda.
Un capiscivami micca.
Di quali sarà statu sta manu, stu bracciu drittu, ssu sangui chu curriva, com'e corri, à a luna, u succhju di l'arburu ?
"À la soupe !" Lampò u cucinaru nuveddu chi ghjunghjiva ridulanu cù u sò paghjolu fumenti, buttoni ammanicati, cù li sò "gamelles", i sò scatuleddi di a cunserva, a sò vinaccia dinò.
Li fù rispostu :" Ta gueule, salaud (zittu o lu bruttu)!"
L'omi si sbandedini e pà a prima volta, dipoi che nò erami in quiddu settori induva un accadiva nudda, nudda, andedimi à infrugnassi sottu tarra.
Era una bedda ghjurnata.
Sarà statu u ghjornu più beddu di tutta l'annata.
Faval, solu, solu pinghjiva, sugnuzzava ind'arba calda, scuzzulatu à spasimi.
Uni pocchi di moschi verdi vensini à mettasi nantu à la sò manu.
Mai, mai un emi sapiutu ciò chi n'era statu di stu misteru, mai.*






*Blaise Cendres, La Main coupée, Denoël 1946, "Le Lys rouge", réédition Gallimard, Folio, p 408-410

6 10bre 1917

Quelques tirs de harcèlement exécutés par nos mitrailleuses sur les pentes ouest du ravin de Ste Marie et sur les premières lignes ennemies.


Tués              
blessés                                            2
   Pertes-Officiers         -                 -
   Troupe                        -                2



JMO 171e RI, op cité

Marì

"Sainte Marie,
Douce Vierge,
D'ici
Ou
Des Saintes Maries,
Priez pour nous."

Verget era un artistu e di i veri. Bancalaru à u civili. Manescu e gherbatu, lestru di i sò mani. Sempri apressu à l'obus da intaglià, da zuccà à frisgi, à fiori o à figuri divini. A sò opara più cumpiita era, par mè, una Vergini Marie dicurata di a sò frasa (ch'aghju scrittu più insù).
U m'ha dattu, di rigalu, l'obus tiratu e tandu m'ha dettu : "Non, décidément Sarratu, la vie n'aime pas qu'on la regarde dans les yeux. Moi, j'ai commencé par le deuil et aujourd'hui j'ai froid, tu comprends."
"Puisse-t-Elle nous réchauffer."
Ch'avivu da dì ? Tintacciu.


04/10/17

Varmazzu...

Purtavami i cancari in manu, in corpu, in cori.
A malacedda s'era fatta musconi, magoni.

(Scunnisciutu)
À ringrazià à 
Paulu Filippi

01/10/17

Lundi 1er octobre 1917

"Journée calme. Aménagement et entretien des boyaux et PP.
Travail nul dans les systèmes 607. Les écoutes du Génie signalent de faibles pétardements.
Pertes, néant. "*

*JMO, Op. cité.

29/09/17

À la renommée des Escargots (11)

Sta volta, sta notti, u picchju s'era fattu...  merula !
Merula vistuta à piumi lucicanti di neru e di turchinu, s'eddu si pò dì.
Ridiva, mì ! Chjù l'aciddacciu. Ti vegu mi, ma... meruli, merula, ... chjù-la-miseria, chjù la brutta, chjù !
Fiù, fiù !!!...
In più, mireti sta candela pariva ch'edda u fessi baddà... cirinu maladettu, và.
E prova e prova e ci sogu sbuccatu, e pugna e pugna e mi sogu frimatu ! Viditi ?

Più ind'a, camara 16, un mughju umanu : "Evviva à noi !" lintò à Verget tuttu u soiu, cordu e senza maneri, intricciatu à meza carri, anchi à l'aria, corpu à corpu cù Aleth. Oh lu bruttu, o la brutta !
Da roccia, e da roccia da veru, a vi dicu.
A sera, à tintena tappata, mi ni sogu vultatu solu, solu à u campu.
Oh ssi soldi spesi par nudda. Mancu, mancu da sminticà sta p... di guerra, una stonda. Nò, mancu una siconda. E sta buccaredda sempri à dimmi : "...Chaleur épaisse...des langueurs océanes..."* Oh lu me ciarbeddu.
Povaru a mè, ch'avivani da fà u mari e l'oceanu appuntu, cuì ???
Aletha ch'anche tu sighi maladetta, (puvaretta).

*J Brel, Amsterdam

[Kachô-ga]
BNF

24/09/17

Conti (2)

1914
Dumenicu Antoni,
Ghjaseppu,
Saveriu,
Agnulu Maria,
Mariu,
Paulu Francescu,
Paulu Ghjiseppu,
Paulu Matteu,
Ghjuvan Martinu.
1915
Ghjiormu,
Ghjuvani Maria,
Ranucciu,
Santu Maria,
Agnulu Antoni,
Matteu Luciani,
Antoni Natali,
Paulu Francescu,
Carlu.
1916
Anton' Francescu,
Ghjiormu Andria,
Paulu Battista,
Ghjuvan Ghjaseppu,
Tumasgiu,
Ghjuvan Andria.
1917
Anton' Martinu,
Micalagnulu,
Larenzu.

27 ed un era compia a lista. E di a lista, li sò conti...

22/09/17

Conti (1)

Erani ghjorni di nienti. Rientratu da u paesi a mani di u 15 di sittembri. Un mi pariva mancu d'essa statu culà.
A didda franca aghju trovu un paesi martirizatu. 27 morti in guerra u ghjornu ch'e vi dicu !
Mamma faticata quantu ch'edda avissi varcata i 60 anni o ancu di di più. Me suredda smagrita, sfrancisava : "Tu arrives dans un village enterré dans le coeur"*...
Un c'era tantu da raligrassi. U paesi era ingutuppatu di dolu. Aghju salutatu tutti quiddi ch'avivu da salutà e massimu, aghju fattu u contu fatali di l'amichi spariti.
Viditi ind'i nostri tranchées, a morti è naturali, aspitatta. In paesi è un antra affari. A didda franca, eiu, un mi l'aspittavu micca.
I mandigli erani stati tinti di neru in ogni famiglia. I bianchi erani stati spapersi par ssi Francii. Eccu u contu, a lista, edda, frimava sempri apparta.
Sò ghjuntu in un paesi firitu in cori, toccu da u dogliu purtatu cuì da qualchi maledizioni... suprana.
Rivegu Tantà à u bateddu, calescia nova e capiddoni. A strada, i vigne vindemiati, u ponti, Ghjobbicu ind'u sò ortu di Patarra, u Purteddu, a casa materna. I lagni di mamma e Francesca Maria, apressu à i me panni. Nutizii di Ghjiormu , me frateddu...
Pò, u bateddu vultendu e una pena di capu, una pena di capu tamanta u mondu.
Tanti ziteddi persi e spapersi...

*("Ghjunghji in un paesi firitu in cori", Traduzioni data da Google)

18/09/17

Lucca 6, 27

"Ma a vi dicu, à voi chi mi sintiti : Tiniti cari i numichi vostri, feti u bè à quiddi chi vi odiani, binideti quiddi chi vi maladisceni, prigheti par quiddi chi vi faceni u mali. À quiddu chi ti mena in faccia, da un latu, porghjali dinò quiddu altru latu e à quiddu chi ti pigli u manteddu, lascia e ch'eddu si piglii ancu a camisgia..."


10/09/17

Vulnerant omnes ultima necat

(T'arruinani tutti, l'ultima ti tomba).
Quali sogu ?

I bombi,
L'ori,
L'ori di lu silenziu toiu.

02/09/17

PPVB

JOM du 2 septembre 1917*

Une patrouille ennemie s'approche d'un de nos PP** en criant "Kamarad" - Il leur est repondu par des grenades et des V.B***. Activité toujours assez grande sur les voies ferrées à l'arrière des lignes ennemies.

Pertes : néant 

*Op. cité
*PP: point à protéger
**V.B: Grenade ou obus tirés par un fusil Vivien-Bessières.

1er septembre 1917

Samedi 1er 9bre 1917

Chère mère,

Nous voici prêts à partir. La relève aura lieu cette semaine et je pourrais enfin faire le chemin  pour vous retrouver.
S'il n'y a pas de retard, ou de contre-ordre, je devrais rejoindre Marseille le 6 de ce mois et être à Ajaccio le 8.
Il me tarde de vous retrouver. Je vous embrasse tendrement.

Votre fils
Sf

01/09/17

In sulfara, sulfulorum...

Iu, sulfaru sugnu(1)


Sulfaru, sulfaru(2)

Pani stantatu à sudori di sangui
Sulfaru, sulfaru, lacrimi di sali,
Attrachja, scura, sempri à travaglià,
Sulfaru, sulfaru, sangui di cristiani,
Comu à cuniglii incunigliati in li tani.
Sò ghjunti à u prufondu e ghjettani l'armi,
Cori gravatu di duru caciummu*.
Si senti un cantu, pò u ribombu tagliatu
Di seculi e lamenti ingutuppatu
Persi ind'i budeddi di a tarra
Lentani inghjulii e lamenti.
Cantavani à colpi di guaglioni
Una volta tandu, e più nimu à senta, più nimu.

Piero CARBONE di Racalmuto, 2017


* Nomi sicilianu par di dì "peruli di vitramu"


(1) Leonardo Sciascia, Occhio di capra
(2) D'uni scrittu datu in sicilianu in http://www.interromania.com

29/08/17

Tota pulchra Es

"Allez adjudant, reprenez", dissi Mathurin (Junot) : "Mais elle était d'un monde où,.. mais elle était d'un monde où les plus belles choses..."*
Era una puesia schietta di paroddi e di senzu impiita. Diciva (d'un amicu à un antru ch'avivu persu a figliola):

"Ma edd'era di quel' mondu duve le cose più bedde t'hani un peggior' destinu.
E rosa ha vissutu ciò che campani le rose, u tempu d'una stonda".

... Duve le cose più bedde t'hani un peggior' destinu...
Nostra vita cusigna.

*F de Malherbe

26/08/17

Mon coeur a son passé renonce...

Le château de l’espérance !
Sarà statu u caldu o sta puzza di a morti. Infini chi... dorma, un aghju pussutu dorma. Fù cusì chi mi vinsi u tempu di traduscia ssi versi.

Badda la tò capiddatura palida, badda
Mezu à i purfumi di la tò peddi dolci
Ghjucula tal'à a bandera bianca
Fatta à seta chi biundisci à lu soli.

Ingaladitu di batta in li sugnozzi
L'aria d'un tamburu, da l'acqui sfundatu
(Mon coeur à son passé renonce)
Lu me cori, à u passatu, rinunzia
E svoglii li tò treccii in un fiumi infinitu

Marchja à l'attacu, codda, - o vultulieghja cordu
Par ssi stagni sanguinosi, da
Piantà sta bandera d'oru finu
Nantu à stu scuru castiddacciu di ramu

- Duve lacrimava di nusgiulalera
A Speranza riverscia e liscia
Senza ch'un sfilessi un palidu steddu:
Bughju di la notti, nera,
Nera, cume sà essa neru lu ghjattu.

Stéphane Mallarmé

24/08/17

Le château de l'espérance

Junot, imburdatu da a fatica di notti e notti senza dorma, s'era missu à diclamà sta puesia, compiu u JMO di a ghjurnata  :

Ta pâle chevelure ondoie
Parmi les parfums de ta peau
Comme folâtre un blanc drapeau
Dont la soie au soleil blondoie.

Las de battre dans les sanglots
L’air d’un tambour que l’eau défonce,
Mon coeur à son passé renonce
Et, déroulant ta tresse en flots,

Marche à l’assaut, monte, – ou roule ivre
Par des marais de sang, afin
De planter ce drapeau d’or fin
Sur ce sombre château de cuivre

– Où, larmoyant de nonchaloir,
L’Espérance rebrousse et lisse
Sans qu’un astre pâle jaillisse
La Nuit noire comme un chat noir.

Eiu : "C'est doux..."
Junot : " Stéphane, l'auteur venait souvent boire chez mon grand père. Les soirs sans le sous, il vendait des billets avec ses poésies. En général mon grand-père faisait semblant de l'acheter et effaçait l'ardoise. Ma grand-mère, elle ne riait pas et la soirée finissait en bagarre entre ces deux là. Je m'amusais de ces histoires. C'est elle qui m'a appris cette poésie. Souvenirs...
Eiu: "Tu me noteras les mots, je vais me la traduire. Ça me fera passer le temps... Merci caporal !"

21/08/17

Ban de Laveline (5)

21 août,

Journée calme.

21h30  Une forte reconnaissance ennemie de 40 hommes s'est heurtée au Groupe Franc du 1er Bataillon. L'officier Com. le Groupe (S/Lt Agnel) laisse approcher cette reconnaissance (vraisemblablement des "Stoss trup") et ouvre brusquement le feu. Après un vif combat, l'ennemi se retire laissant sur le terrain 2 cadavres et des armes. De notre côté le S/Lt Agnel blessé et 7 hommes blessés, tous sont ramenés dans nos lignes.
Travail normal de l'ennemi dans tous ses travaux de mine*.

Pertes :        
                  tués              blessés

  Officier       -                      1
  Troupe       -                      7







*JMO, op. cité

Ban de Laveline (4)

Dipoi a morti di u capurali Royan u 19 di lugliu scorsu, avivami passatu un mesi senza perdita alcuna. A morti s'era dattu riposu. Và chi si svighjara...

Ban de Laveline (3)

20 août (lundi)

Activité ordinaire de nos patrouilles d'embuscade et de surveillance. Journée calme.
Perte, néant.*


* JMO, op. cité

17/08/17

Ban de Laveline (2)

Dans ce village, aux portes de l'Alsace, la rivière principale s'appelle la Morte*, nous buvions à la source Sainte Claire* invoquée pour laver les maladies des yeux des femmes perdues. On prie plus loin encore, à la chapelle de la Vierge des Sept Douleurs*.

Que voulez-vous... dire que tout cela est vrai.

*(Veritativu)

Ban de Laveline (1)

Ban de Laveline
Chi c'era da dì ni ?
Una strada, un stradoni chi suivita a pendita d'una foci, qualchi casoni posti à diritta e a manca, da tena da cantu d'inguernu, roppa e materiali. Casi, a maiò parti, à l'abbotu o ghjà distruti. Un borgu: Laveline. Una esgia nova e goffa, didicata à l'Assunta, povara mamma. Qualchi monti di mez'altezza à dritta, à manca. Spadderi tusi da fà pascia a vaccina... in tempu di Paci.
Ma chi ci faraghju eiu à mezu à sti prati ???



Journal

A sera di stu 18 d'aostu 1917, vinsi à Lejean: "Adjudant, vous voudrez bien tenir, ce soir, le Jounal des Marches et des Opérations*. Junot vous aidera, il a l'habitude."
Eiu à u burò (uni scagnu postu in un "boyau" drittu): 
18 août 1917 :
"Le Régiment relève les derniers éléments du 294e.
Il occupe le dispositif prescrit dans l'ordre de relève.
Journée calme. De part et d'autre, tirs de réglage d'artillerie. L'ennemi continue ses travaux de mine.
21h30 une patrouille boche se heurte à une patrouille d'embuscade du 21e B.I.C . Attaquée au fusil et à la grenade, elle se retire aussitôt.
La circulation en arrière des lignes ennemies restent normales (sic).

Pertes                               tués                    blessés
                 Officiers             -                              -
                 Troupe               -                              2

À partir de 0h, l'ennemi a paru plus nerveux que d'habitude, ce qui laisse à supposer à une relève. Comme d'habitude l'ennemi ne travaille pas le Dimanche à ses mines, aucun...   (Eiu : "Junot, dites-moi, le mot ne me vient pas. Comment dit Lejean quand il parle des ftftftftft des mitraillettes ?"
Tandu à Junot :"Quand ça pétarade ?" Eiu : "Oui, c'est ça. Notez : "aucun pétaradement.")
... aucun pétaradement n'est entendu par les écoutes du génie."*



* Journaux des unités engagées dans la Première Guerre mondiale; Armée de Terre 1914-1918.
JOM du 171e RI; 5 avril 1917- 31 mars 1918; 26 708/7 in : www.mémoiredes hommes.sga.defense.gouv.fr