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Paisani in anda pà a fiera di u Niolu. LC Canniccioni v 1910

18/04/16

Ingaladisciasi

À Santu Casta

Un sappiva chi fà. Tandu aghju pigliatu u stradoni di u campu à ritruvami à Linard e tutti s'astri.
Di fatti, Linard era cuì, stesu, durmiva... :"O Linard, c'est moi, réveille-toi !"
-"Sarratu, tu n'es pas dans les doux bras de Lorette ?"
-"Loretta est partie, envolée..."
-"Et ?"
-"Et... Je n'avais pas le coeur à rester en ville."
-"Alors, tu vas te morfondre comme moi ?"
-"(...) Se morfondre, se !?
-"Se morfondre, ça veut dire aimer et vivre son absence. Ça veut dire que les bombes peuvent pleuvoir et que tu vas t'en foutre. Ça veut dire que même en temps de paix, tu vis en temps de guerre et que en temps de guerre chaque coup compte double, compte triple. Ça veut dire qu'à chaque lettre qui arrive, sans t'être destinée, tu vas penser à elle, mais qu'elle t'écrira pas. Se morfondre, ça veut dire, ne pas bouger alors que tout bouge autour de toi. C'est tout ça se morfondre. C'est.. "
-"Oh ma basta ! Pour mon compte à moi, maintenant, Loretta est tranquille. Je ne vais pas me battre. Allez, viens, on se fait une partie de cartes, on se fait ?"
(Intra mè stessu : "Animu ! Mì, mì à Linard : u ingaladatu ! Je ne vais pas me morfondre, un m'aghju da pò micca "murfonda"... Megliu, m'ingaladisciaraghju ! Guardami aghjà ssi nivuli, s'eddi sbottani sta notti và ch'in villa, hai da veda tù u scappa scappa... Loretta, edda, era luntana, a sappivu, era u sò destinu cusì, ha fattu bè à scappà.)

 
Michelangelo, Sibilla della “Genesi“, Città di u Vaticanu