Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !
A v'aghju detta di Linard, sempri eddu, smiraculatu, di punta à a mitraglia, si missi à diclamà ?!!!
Eiu, "Volti o tontu ! Reviens !"
M'ha custretu d'andà à circaddu à u scupertu. O scemu che tù sei...
M'ha dettu chi sta puesia cuntava la sò vita. Ch'edda diciva ciò chi n'era d'eddu. Tintacciu, chi vuleti... Pianu, pianinu, s'appunta u branu, ch'emi à fà ?
Dici a puesia :
O ma và e nun scrivà mi micca.
Sò tristu mi ni vulariu andà.
L'istatini senza tè,
sò notti senza focchi,
Aghju strintu i bracci
Ch'un ti poni tuccà,
E se mi picchju u cori,
Sò di sangui i ribocchi.
Và, nun scriva, và.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !
N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !
N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N'écris pas !
N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon coeur ;
Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur.
N'écris pas !
Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859)