.

.
Paisani in anda pà a fiera di u Niolu. LC Canniccioni v 1910

23/07/17

Chère Hughette (2)

Chère Hughette,

Les coups pleuvent, comme d'habitude.
Comme d'habitude des hommes tombent et l'on peut imaginer au loin les plaintes de leurs épouses éplorées.
Oui, chère Huguette, les corps saignent en d'infinis, torrents livides. Heureusement car nos larmes se sont depuis longtemps taries et nos mots, eux, restent sagement figés.
On s'habitue donc à tout et sutout à la mort. La vie savait surprendre. La mort, elle, est une maîtresse facile et tellement prévisible dont, ici, personne n'a plus vraiment peur.
Bien sûr, il reste les: "Si je vis, je..." et suit alors la litanie de nos pauvres rêves épuisés.
Chère Hughette je vous livre mon "Si..." et vous laisse l'imaginer car, vous êtes seule à me connaître tant. Comme, au fond, je suis peut-être le seul à vraiment vous connaître, n'est-ce pas ?
Il y a tellement de temps que nous nous aimons.